mardi 13 septembre 2011

Débats démographiques

Ça tombe bien que l'Office québécois de la langue française (OQLF) ait publié ses plus récentes prévisions linguistiques pour le Québec la semaine où j'ai créé ce blogue. C'est un sujet parfaitement approprié pour un premier article.

Ce qu'on reprend dans les manchettes montréalaises c'est que les francophones seront minoritaires sur l'île de Montréal vers 2031. Pour certains chroniqueurs (notamment du Devoir, mais à un certain point de la Presse) c'est une cause d'inquiétude. On se demande si, à long terme, le français va perdre d'attrait face à la multiplication des langues parlées à Montréal et à plus long terme au Québec en général.

Ce qu'il faut comprendre dans le rapport de l'OQLF c'est qu'il s'agit d'une baisse de l'emploi du français à la maison. C'est donc surprenant que ces chroniqueurs et que certains politiciens voient la chose d'une façon négative. Personnellement, en consultant les faits saillants du Rapport de l'Office je vois presque que du positif. On y apprend que la proportion des immigrants qui choisissent le français comme langue de substitution a atteint 51% en 2006 (l'anglais est donc à 49%). C'est un témoin formidable de la réussite de la loi 101 dans le dossier de l'intégration des nouveaux arrivants. En 1996 le pourcentage était seulement 39%! C'est visiblement l'anglais qui perd d'attrait dans les foyers montréalais. Selon les prévisions de l'OQLF, la tendance générale ne favorise ni le français, ni l'anglais, mais plutôt les langues maternelles des allophones (encore une fois à la maison). Qui l'aurait deviné? Montréal devient plus diversifié au niveau linguistique.

Logiquement, le français n'est absolument pas en voie de disparition à Montréal. Peut-être qu'il y a de plus en plus d'allophones à Montréal, mais quand ils sortent de la maison ils sont quand même obligés de parler une des langues de substitution (auxiliaires) pour se faire comprendre. Si seulement 23% des foyers montréalais parlent l'anglais en 2031, ça ne sera certainement pas le choix le plus pratique d'auxiliaire! Même à 45% (prévision de l'OQLF), le français aura un grand avantage sur l'anglais (on pourrait croire qu'au moins deux tiers des travailleurs se parleront en français). J'ai hâte de voir ce Montréal moins uniforme, où quelques millions de gens de partout dans le monde auront une chose en commun, un petit accent québécois.

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